J’ai été complètement bouleversée par ce récit poétique de Yvan DeMuy. Dans ce livre, on apprend à connaitre Léo, jeune garçon lunatique qui est victime des railleries des autres élèves de sa classe… sauf une : Margot. C’est avec sa meilleure amie qu’il vit les plus beaux moments dans sa cour et avec laquelle il se sent bien et accepté. Toutefois, le comportement de Margot change soudainement, ce qui rend Léo très triste et seul. C’est que les deux amis seront très prochainement séparés par un océan puisque Margot déménage dans un autre pays. Les deux amis décident de profiter du temps précieux qu’il leur reste et de garder contact même après le déménagement. Comment vivront-ils cette nouvelle forme d’amitié à distance?

En toute franchise, j’écris ces lignes avec des frissons. Je ne voulais pas terminer la lecture de ce roman parce que je ne voulais pas que le jeune Léo vive encore des émotions aussi fortes et tristes. Je voulais que ça se termine bien pour lui parce qu’il vivait de l’intimidation à l’école et qu’il perdait son ancrage positif, sa meilleure amie. J’ai eu les yeux dans l’eau lorsque j’ai lu la fin de l’histoire qui a rempli mon cœur de gratitude.

Les petits réagissent parfois à la différence parce qu’ils ne la comprennent pas. En tant qu’adulte, on peut utiliser la littérature jeunesse pour les sensibiliser à cette réalité et préparer leur petit cœur à accueillir en grand. Dans l’album Blanche et Léa Rose, il est question du syndrome cranio-facial et de la réaction d’un jeune garçon à cette différence. Grâce à une tonne d’empathie, de bienveillance d’une maman et… de courage, les trois enfants finiront par devenir amis et se faire la promesse « d’accueillir la différence avec son cœur plutôt qu’avec peur. » Enfin, l’album réserve une section pour l’adulte à la toute fin du livre qui traite de la différence cranio-faciale ainsi que tu courage.

PS. Cette série est inspirée du vécu des autrices puisque l’une d’elles, Joannie Dupré-Roussel, est maman d’une petite Léa Rose différente.

Bon à savoir : l’éditeur offre gratuitement une trousse pédagogique afin de travailler une stratégie d’écriture, une activité d’éthique sur l’unicité ainsi qu’une lecture interactive clé en main et un jeu de lexique.

Cochon est tourmenté par un « truc » qui le rend malheureux. Son ami Cheval lui propose différentes activités pour lui changer les idées… mais rien n’y fait : Cochon est encore inquiet. Et si les deux amis invitaient ce « truc » à manger? Au début, c’est la peur du noir qui se pointe le bout du nez, puis la solitude et enfin un monstre. Ensemble, Cheval et Cochon réussissent à prendre le contrôle de ces peurs et prendre confiance en eux.

Lorsque j’ai lu ce livre avec mes enfants, ce que j’ai le plus apprécié, c’est le soutien que les deux amis se portent. Les enfants ont parfois de la difficulté à comprendre ce qu’est un bon ami alors ce livre est bien intéressant pour observer les comportements amicaux des personnages. Pour sa part, ma fille a adoré voir la représentation des différentes peurs. Du haut de ses deux ans, ce concept abstrait n’est pas encore tout à fait clair pour elle. Un livre qui montre la peur du noir lui a donc permis de mettre des mots sur ce qu’elle ressent. Elle veut d’ailleurs le lire encore et encore! Bye, la peur! ??

Le livre pour enfants le plus inclusif et accessible de l’univers ??

Les pages de cette œuvre présentent des petits humains à la fois si différentes et si semblables. Les enjeux magnifiquement illustrés sont diversifiés et actuels. En voici quelques exemples : le handicap, la trisomie, les problèmes de santé, la famille recomposée, l’homoparentalité, les langues étrangères, le vitiligo, un jeune garçon qui s’identifie comme une fille, etc. En plus, comme à l’habitude de la maison d’édition de l’Isatis, tous les teints de peaux et habillements sont présents pour accentuer encore plus l’inclusion.

La douce poésie de ce livre est simple et permet de s’amuser avec les mots tout en ouvrant les esprits et les discussions.

Vraiment, une œuvre magnifique pour les petits.